Les différentes matières textiles, leurs spécificités et utilisations.

On pourra distinguer deux catégories de matières permettant de réaliser des produits textiles. Les matières d’origine naturelle (animale ou végétale) et les matières synthétiques.

Pour les matières naturelles végétales, on aura le coton évidemment, le chanvre, le lin, le bambou, mais aussi les cuirs d’origine végétales (imitations de cuir).

Il y a aussi des matières naturelles, mais d’origine animale telle que la laine, la soie ou le cuir.

Pour les matières synthétiques, on parlera surtout du polyester, de l’élasthanne et du simili cuir en PVC .

Les matières végétales

Le coton

C’est la matière naturelle la plus utilisée aujourd’hui. On la retrouve dans les tshirts, les sweats, les jeans, les sous vêtements, les chaussettes mais aussi les serviettes de bain ou encore le linge de maison (literie, nappes…).

Le coton est la partie qui entoure la graine du cotonnier. Il est cultivé depuis des milliers d’années, pousse essentiellement en Inde ou en Asie même si l’on en trouve une infime production en Grèce ou encore en Andalousie. 

La fibre de coton est peu coûteuse à fabriquer, elle est agréable à porter, naturellement peu allergisante et plutôt résistante au lavage. Malheureusement sa culture intensive provoque de forts dégâts environnementaux et humains puisque l’utilisation massive de pesticides et l’irrigation à outrance est largement employée ainsi qu’une forme d’esclavagisme moderne exploitée pour la récolte à la main de la fibre de coton.

C’est pourquoi d’autres fibre, parfois plus locales, peuvent êtres à envisager. 

Lorsque l’on utilise du coton, il faut à mon sens impérativement privilégier le coton biologique qui malgré une demande en forte hausse ne représente pour le moment que 1 à 2% de la production mondiale.

Le lin

Loin d’être aussi utilisé que le coton, le lin fait tout de même beaucoup parler de lui actuellement. En effet, le lin dispose de nombreux atouts qui pourrait lui permettre de concurrencer le coton. 

Tout d’abord il s’agit d’un choix écologique. Le lin nécessite moins d’eau, moins de pesticides et a besoin d’un sol moins riche pour produire une quantité égale de fibre.

Le lin est un très bon régulateur thermique et d’humidité, ce qui en fait une matière très confortable à porter. C’est aussi la fibre naturelle la plus résistante. 

Enfin, la France est le plus gros producteur de lin dans le monde avec environ 80% de la production mondiale, essentiellement en Normandie. Un argument de choix pour la défense de l’économie nationale, mais aussi de l’écologie avec un impact transport qui peut être réduit.

Le chanvre

La fibre de chanvre fait aussi beaucoup parler d’elle actuellement, pour des raisons similaires à celle du lin. 

D’abord la France est la aussi un des plus gros producteur de chanvre mondial et le premier producteur européen. 

Tout comme le lin, le chanvre est lui aussi une fibre thermorégulatrice qui permet donc de rester au chaud l’hiver et au frais l’été. Sa culture nécessite peu d’eau et peu ou pas de pesticides. Sa croissance est rapide et sa fibre est très solide, à l’image du lin. La fibre est anti-bactérienne.

Son inconvénient réside dans la difficulté et au temps qu’il faut pour traiter la plante et la transformer en fibre textile. Le coton lui avait donc été préféré mais avec l’essor du lin, les coûts du transport international qui augmentent défavorisant ainsi l’import du coton… la filière est actuellement en train de se reconstruire totalement.

Le bambou

Le bambou semblait lui aussi une belle alternative au coton et il a beaucoup fait parler de lui dans ce sens il y a une dizaine d’année… avant que l’on se rende compte que la promesse écologique était loin d’être tenue ! 

Le bambou avait tout pour plaire sur le papier. Une croissance ultra-rapide, peu de besoin en eau, une matière obtenue très douce (plus que le coton), antibactérienne, peu froissable et thermorégulatrice. 

Le bambou à même été évoqué pour remplacer le polyester dans la réalisation de produits textiles techniques pour les sportifs.

Cependant, dans les faits, pour transformer le bambou en une fibre exploitable pour le textile, les procédés existants ne sont absolument pas écologiques. 

D’après Gots (le plus gros certificateur dont on parle ici) : « le bambou … ne peut pas être considéré comme une fibre naturelle ou même biologique, même si la plante du bambou est à la base certifiée biologique dans les champs ».

On préférera donc le bambou pour réaliser une assiette que pour un t-shirt !

Les imitations de cuir à base végétal

Tout d’abord, il faut garder en tête que le mot cuir est une appellation d’origine protégée qui implique forcément une peau de bête. 

Cette matière est sujette à débat aujourd’hui (on en reparle en Partie 2 dans l’onglet sur le cuir animal), c’est pourquoi les fabricants recherchent de plus en plus de matières permettant d’imiter le cuir soit de manière synthétique, soit en utilisant des alternatives végétales. 

Aussi, il est donc intéressant de noter que l’on peut aujourd’hui se fournir en matières ressemblantes énormément à du cuir. Parmi celles-ci, on notera les marques déposées suivantes : Pinatex et son « cuir » d’ananas, Vegea et son « cuir » de raisin ou Apple Skin et son « cuir » de pommes  !

Ces matières pourront vous permettre de réaliser chaussures, maroquinerie ou encore écussons à broder sur des articles textiles.

Ceinture Rosie en « Cuir » de raisin Vegea —> chez Atelier Unes 

https://atelier-unes.com/products/la-ceinture-rosie

Les matières d’origine animale 

La laine

Cette fibre utilisée depuis la préhistoire est réalisée avec le poil de certains animaux qui est tondu à la main. Ce poil devra ensuite être entre autre, trié, lavé, dégraissé, cardé… afin d’obtenir un fil qui lui même pourra être teinté.

La laine peut être réalisée avec le poil de nombreux animaux donc les plus connus sont le mouton avec la laine Mérinos, la chèvre avec le Mohair et le Cachemire, le lapin avec l’Angora ou encore le lama avec l’Alpaga. 

Il est donc possible d’obtenir des laines différentes en fonction du poil utilisé. Elle peut donc être plus ou moins douce par exemple. On notera tout de même certaines généralités que l’on retrouve pour toutes les laines. Il s’agit d’une matière qui tient chaud car naturellement isolante. Elle est de plus résistante, auto-nettoyante, anti-allergisante et écologique (lorsque elle est prélevée et produite dans de bonnes conditions d’élevage évidement).  

Tout comme pour le lin ou le chanvre, la filière de la laine Made In France est actuellement en train de se reconstruire. Une aubaine pour les nombreux éleveurs de mouton français pour qui actuellement la tonte des agneaux/moutons est une charge à financer chaque année sans réels débouchés en France pour l’utilisation de cette matière qui est essentiellement exportée en Chine pour une somme dérisoire. 

Laine de mouton brute, chez mon ami Fredo en Vendée lors de la tonte annuelle.

La soie

Matière noble par excellence, la soie est utilisée depuis plusieurs millénaires en Chine. La soie est issu du cocon que produit la chenille Bombyx du mûrier avec sa bave. Elle réalise ainsi un fil continu de 1000 à 1500 mètres de long. 

Malheureusement, si l’on veut récolter le fil sans qu’il soit rompu, il faut tuer le ver avant qu’il ne devienne papillon et perce le cocon. Ainsi, environ 6000 vers à soie sont gazés pour obtenir 1kg de soie.

Il existe tout de même des alternatives avec l’usage de soie sauvage, ramassée une fois le cocon percé. Les filaments cassés sont ensuite transformés et filés. 

La soie présente de nombreux avantages qui justifient un prix élevé et en fait un produit de luxe. Permis ceux-ci, on notera un toucher très doux, une très grande solidité, une brillance naturelle, la légèreté et un grand pouvoir thermique. 

Le cuir

Le cuir, on l’a vu plus haut, est forcément d’origine animale. Utilisé depuis la préhistoire, il est obtenu par le tannage de la peau de l’animal afin de la rendre imputrescible. Les cuirs peuvent êtres réalisés avec presque toutes les poteaux animales (il y a bien sûr le cuir de serpent, mais il existe aussi du cuir de poissons…) mais il provient souvent du bœuf, du mouton, du porc, du cheval ou de la chevre (99% des cuirs) car le cuir est un sous produit de la consommation de viande et provient la plupart du temps de l’utilisation d’un « déchet » de cette industrie.  

Attention tout de même car il existe à ce jour peu de traçabilité sur l’origine des peaux et la manière dont ont été élevés les animaux avant abattage. 

Le tannage peut être réalisé de manière végétale ou minérale. Le tannage végétal est la méthode naturelle et la plus ancienne. Malheureusement longue et coûteuse à mettre en œuvre, elle a été remplacée par le tannage minéral à base de produits chimiques nocifs et extrêmement polluants.

En fonction de la provenance de la peau (bovin, porcin…) mais aussi de la race de l’animal, de son alimentation puis des procédés mis en œuvre pour son traitement, le cuir pourra prendre toutes sortes de couleurs et d’aspect. Il est très utilisé dans le secteur du luxe, notamment en France et en Italie, nombreux sont les acteurs du secteur qui aujourd’hui se tournent vers le simili cuir ou le cuir végétal pour des raisons d’éthique. 

Les matières synthétiques

Le polyester

L’acrylique

L’élasthanne

Le simili cuir